ESTAMPES


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Sans titre, 2004
Sérigraphie 300x400 cm
Editée par Viacom-Outdoor à l'occasion de l'exposition La rue aux artistes
10 exemplaires

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C’est en toute logique que le projet conçu pour le MAC/VAL tourne autour de l’image sous le prisme du droit de reproduction, un terrain où il s’agit, plus que jamais, de déjouer les règles pour pouvoir affirmer sa liberté. Prémisses de cette réflexion, les photos d’une série "Sans titre" (2001-2006) : des images de monuments célèbres, cadrage "cartes postales", dont le bâtiment principal apparaît pixellisé, car le droit à l’image de l’architecte l’ "interdit" de diffusion sans autorisation, sans rémunération. Clin d’œil aux conventions visuelles de l’anonymat, cet iconoclasme qui est une ruse pour rendre la photo légale et lui permettre de s’afficher, de se propager en tout format et tout endroit, est aussi une façon de pointer la contamination de l’espace public par le domaine privé, comme celle de la liberté de création par le droit de reproduction. Raphaël Boccanfuso rend à l’image son environnement, un paysage que ce protectionnisme raye de la carte, en même temps qu’il nous dit qu’une photo de la villa Savoye ne renvoie pas forcément au bâtiment de Le Corbusier mais peut être© une œuvre en soi, signée R.B. À l’heure où les procès liés à la propriété privée et à la propriété intellectuelle se multiplient, où l’on recourt à un tribunal aussi bien pour reproduire la place des Terreaux réaménagée par Buren que le volcan d’Auvergne le Pariou, l’artiste ne porte pas préjudice, il sourit tant qu’il en est encore temps, et nous demande juste à qui appartient le monde, son image…
Julie David (extrait de tous droits réservés, catalogue MAC/VAL, Vitry-sur-Seine

 

© Raphaël Boccanfuso 2009